Aujourd’hui, j’avais envie de vous proposer un petit atelier cuisine, enfilez un tablier, attachez vos cheveux, lavez-vous les mains, et… hop c’est parti !

Voilà,  je vous propose de débuter par une recette super sympa, qui ne vous laissera pas indifférent , celle de WOK OF LOVE !!!

Premièrement, il nous faudra une maxi dose de Chef un peu arrogant et un chouïa autoritaire en cuisine, mais sexy à faire un régime qui te fait mourir de faim.

Ensuite, une bonne dose d’un leader ex-gangster, mais épris de justice, et épris aussi d’une demoiselle qui ne mâche pas ses mots.

Une bonne portion également d’une jolie jeune femme pétillante et excentrique, qui parle à son cheval.

On ajoute une petite dose d’un groupe d’ex-gangster facilement susceptibles et aussi susceptibles d’apprendre à cuisiner.

Enfin on agrémente de quelques tranches d’une famille improbable, une mère ruinée qui veut travailler mais paraît ne pas arriver à grand-chose, un père tout mignon mais accusé d’escroquerie qui part en prison, leur personnel très attaché, une femme un peu âgée et très collante qui vend des chewing-gums à des prix exorbitants…

Surtout bien couper en fines lamelles, rajouter un soupçon de triangle amoureux, une bonne sauce rivalité des Chefs avec compétitions, terminez par quelques éclats de Nietzsche pour le croustillant, laissez mijoter et…obtenez un mélange savoureux et léger de comédie gustative et romantique. Dites-vous bien que vous aurez l’eau à la bouche à regarder défiler tous ces excellents plats, mais soyons honnêtes, pas que les plats…Attention feu en cuisine !!

Le mot du critique gastronomique :

« Ce plat est une vraie réussite, parce que chaque ingrédient a été soigneusement sélectionné pour sa saveur authentique, mais aussi parce que l’alliage des uns avec les autres est particulièrement réussi. S’il fallait la preuve qu’on est plus forts unis que séparément, c’est bien dans ce Wok of love. Faire famille ce n’est pas réservé aux aliments d’un même ensemble, c’est possible si chacun y met du sien et se montre solidaire, et bien assaisonné obviously. »

***

Pour quitter la métaphore, ce drama est un bel hommage au tissage de liens et plus particulièrement au « faire famille », avec ou sans les liens du sang, car parfois même avec il faut construire ou reconstruire ces liens, trouver ou retrouver un équilibre qui tient la route.

Le Chef Pung, aidé par notre charmant gangster Chil Seong, mais aussi secondé par la sémillante Sae-Wu s’y emploie, d’abord avec maladresse, puis avec conviction. Il rassemble des personnes d’horizons très différents, de classes sociales très différentes et développe progressivement une cuisine inclusive, qui s’adresse aux riches comme aux gens de peu de moyens. Bien sûr, ce « faire famille » ne sera jamais une évidence, parfois on se fourvoie et on est déçus, parfois on doit affronter des obstacles qui paraissent insurmontables. C’est pour toutes ces raisons que j’ai adoré Wok of love car il est aussi émouvant et porteur de progrès social que drôle et plein de péripéties, le plus souvent légères et joyeuses.

A déguster sans modération, bien entendu !

Netflix et Viki, 2018, 19 épisodes

 

So Drama

Crédit image: SBS/SM Life Design Group - Source: Nautiljon

Wok of love 3039

 

 

 

 

 

DEAR HONGRANG

Conte poétique

 

Drama de 2025 avec Lee Jae-Wook et Jo Bo Ah- 11 épisodes – Romance, drame, teinté de fantastique

Pitch de départ

Hong rang, un garçon de 8 ans disparaît. Ses parents et sa demi-sœur le recherchent désespérément pendant des années, sans succès. Douze ans plus tard, un jeune homme est présenté comme cet enfant disparu, lui-même disant avoir perdu la mémoire, mais la retrouvant progressivement. Sa mère le reconnaît mais sa sœur pense que c’est un imposteur, le doute plane, qui est-il vraiment ?

Mon avis

Ce drama reposant beaucoup sur le suspens, je parlerais surtout de la forme plus que du fond.

A la fois poétique, sensible et profond, ce drama alterne un rythme plutôt lent qui permet la contemplation et la méditation, avec un rythme plus rapide pour les scènes d’action et de combat, ce qui évite à la fois l’ennui et la superficialité. Le réalisateur tel un peintre nous offre des images somptueuses, de véritables tableaux. La lumière, la couleur, le cadre sont soignés comme dans une peinture. Les scènes de combat ressemblent à des chorégraphies de danse avec des envolées majestueuses à la Tigre et Dragon (film du réalisateur Taïwanais Ang Lee-2000).

Ce drama est une sorte de conte assez sombre, se rapprochant d’un Hansel et Gretel, ou bien d’un Petit poucet, avec en sus la question du double qui traverse tout le récit.

En effet, dès les premières minutes, des effets spéciaux donnent à la course de l’enfant dans la forêt un caractère inquiétant et légèrement fantastique. Il y a de nombreux filtres de couleurs, des mélopées chamaniques (Burning Petals de 4BOUT), des musiques envoûtantes avec des chœurs mystiques (Unveiled de Choe Jeong in), on a l’impression d’être entre rêve et réalité. Le style musical est globalement classique (n'étant pas calée dans ce domaine vous excuserez mes imprécisions, il y a au moins piano, violon, percussion). La magnifique chanson Yoamjae de Kwon Ji Ah ponctue différents moments forts du drama avec son émotion déchirante. (Ces musiques ont rejoint ma playlist Deezer avec bonheur)

Tout au long du drama, des allusions directes à l’univers des contes, ou au registre onirique sont faites. Ainsi le personnage du Prince fait ce commentaire lors de la première scène où il apparaît « Cela ne ressemble-t-il pas à un rêve ? ». A l’épisode trois, la grande sœur de Hong rang lui conte une petite histoire, sorte de mise en abîme d’un des thèmes de ce drama « Il était une fois un homme qui se coupait les ongles et qui les jetait négligemment. Un rat des champs vint les dévorer et les transforma en une copie conforme de l’homme, elle était si fidèle que même sa femme s’y méprenait. ».

Jusqu’à la fin du drama nous restons dans cette atmosphère onirique, on évoque l’Homme blanc qui kidnapperait les enfants, on entend parler d’un enfant mort qui serait revenu parmi les vivants ou encore d’un rituel d’ascension spirituelle pour s’élever au rang de divinité. Cela crée une ambiance irréelle et fantasmagorique.

Il n’y a que onze épisodes, mais c’est dense et prenant, on se questionne, on doute, on s’attache… alors on s’inquiète, on est émus, on attend le dénouement…Famille, amour, vengeance, jalousie, lutte de pouvoir, maltraitance sur les enfants, tous ces thèmes sont présents et parfaitement entremêlés. La question de la dualité traverse tout le drama, avec notamment le thème du double, et une réflexion sur l'identité.

Les acteurs sont excellents, et si j’ai beaucoup apprécié Jo Bo Ah dans ce très joli rôle, j’avoue que pour moi Lee Jae wook surpasse tous les autres acteurs par l’intensité émotionnelle de son jeu, essentiellement dans la retenue, et par sa grâce -notamment dans les scènes de combat. Il incarne tellement bien les meurtrissures de son personnage qu’elles sont palpables dans son regard, cela nous saisit au plus profond. Il est à la fois aérien et terriblement terrestre, le corps telle une enclume… Je pense que Lee Jae wook n’était plus Lee Jae wook, les meilleurs acteurs ne sont-ils pas ceux qui s’oublient ?

En conclusion je dois dire que la réalisation est brillante, les lenteurs, les accélérations, les respirations, mais aussi le cadrage, la succession des plans et la direction d’acteur, tout paraît millimétré et parfaitement maîtrisé, la forme sublime le fond. Les thèmes et réflexions qui se dégagent de ce drama sont puissants et émouvants en même temps.

Encore un drama actuel qui nous dit que la belle époque des dramas est loin d’être finie !

PS: Je reviendrai sur ces différents thèmes abordés, et sur la fin dont j'aimerais partager ma vision,  dans un commentaire sur le drama, à lire après l’avoir vu.

So drama

Crédit image : Netflix/ via Nautiljon

Dear hongrang 9451

 

 

 

 

 

UNE FAMILLE ATYPIQUE

Netflix- 2024- 12 épisodes -                                                                                                                                                                                                              

Genre: Atypique, à mi-chemin entre la pépite et l'ovni, une pépite extraite d'un ovni en somme.                                                                                                  Mélange de fantastique, suspens, drame, romance.

Une famille atypique porte bien son titre étant donné son originalité, on sort vraiment ici de nos habitudes de dramavores. Le pitch, pour ne pas dévoiler l'intrigue, ne peut être que très restreint car l'histoire repose principalement sur le suspens. Une jeune femme trouve les grâces d'une dame très riche qui l'invite alors chez elle dans l'espoir qu'elle épouse son fils afin de le sortir de sa dépression. Mais cette famille n’est pas ordinaire, elle possède des supers pouvoirs.

Le scénario est vraiment subtile et nous apporte des surprises à chaque épisode, il nous fait réfléchir et nous amène à chercher à comprendre ce qui se passe. Dans cette intrigue psychologique aux accents Hitchcockien nous devenons enquêteur, cherchant la motivation des personnages et ce qui se trame derrière les apparences.

Les entremêlements du scénario produisent de nombreux effets poétiques, appuyés également par une mise en scène soignée et subtile (le traitement des couleurs, le montage, la musique…), à l’image de cette glace venue de…je vous laisse découvrir la suite par vous-même.

J’ai trouvé tous les acteurs excellents, Jang Ki Yong (Bok Gwi Ju) que je venais pourtant de découvrir juste avant dans My roomate is a Gumiho, m'a bien davantage captivée que dans ce précédent rôle, par son jeu intense, si différent et bien plus profond à mon sens. Chun Woo Hee (Do Da Hae) quant à elle a su montrer avec finesse les différents visages de son personnage, dont la crédibilité repose sur sa belle et sobre interprétation.

Dans ce drama, aucun personnage n’est idéal, tous sont empreints de noirceur et se débattent avec leurs souffrances, il n’y a pas d’un côté les méchants et de l’autre les gentils, ce qui contribue à sa profondeur, et l’éloigne des standards de la plupart des dramas. Les sentiments et les conflits intérieurs des personnages restent cependant centraux, et si vous aimez les tourbillons émotionnels, vous ne serez pas déçus. On retrouve également l’art de l’ellipse, grande mode des dramas, mais maniée avec finesse et sans excès, juste ce qu’il faut pour nous amener où le souhaite le réalisateur.

Le début du drama m’a beaucoup fait penser à Parasite (film de 2019 de Bong Joon-Ho- Palme d’or à Cannes entre autres), son ambiance malaisante notamment, en plus d’une thématique proche. Par la suite, on s’en éloigne et il y a une petite touche de A time called you (drama de 2023, magnifique).

Alors si vous appréciez l'atypique, le suspens, la réflexion, les acteurs captivants et la poésie, jetez-vous dans ce drama où chaque épisode se consomme avec délectation.
Pour bien en profiter, je recommande une dégustation à vitesse modérée, chaque épisode étant particulièrement riche et dense, laissez-vous doucement infusés par cette histoire au suspens persistant jusqu’à la toute fin.

Une grande réussite, à voir absolument selon moi.

 

So Drama

Crédit image: JTBC/ via Nautiljon

The atypical family 8793
 

TWENTY FIVE TWENTY ONE

Chroniques de la fin de l’adolescence

 

-2022, 16 épisodes, à voir sur Netflix-

Critique sans spoils, évoque quelques éléments mineurs du drama, et qui ne grille pas du tout l’intrigue

 

Contexte : Quand je me suis lancée dans ce drama, j’étais dans une période de blasitude (oui je sais ça ne se dit pas, ce sera donc un néologisme car blasement, je dis non !), un mélange de lassitude, de difficulté à me concentrer sans papillonner (merci les pages Facebook sur les dramas), un vague trop plein de tout, une errance dans l’offre si pléthorique des dramas. La rencontre avec Twenty five twenty one n’en fût que plus belle.

 

Na Hee-do, passionnée d’escrime, voit le club de son lycée fermer pour défaut de financement suite à la crise financière de la fin des années 90 en Corée. Persévérante et persuasive, elle réussit à se faire transférer dans un autre lycée où elle peut reprendre son entraînement (intensif) en compagnie de la championne nationale d’escrime, Ko Yu-rim. En parallèle, elle fait la rencontre d’un jeune homme de quatre ans de plus qu’elle, Back Yi-jin, qui a subi de plein fouet la crise financière et a dû abandonner ses études et trouver du travail pour subvenir à ses besoins et aider sa famille. Se soutenant l’un l’autre, leur relation devient de plus en plus forte. Un petit groupe d’amis se forme autour de Na Hee-do, d’épreuves à surmonter en passant par des moments plus légers nous suivrons avec bonheur leurs péripéties tantôt drôles, tantôt tristes, presque toujours émouvantes.

 

Ce drama est un petit shoot de bonheur, porté par une Na Hee-do pleine d’enthousiasme, de gaîté, de persévérance et d’empathie (Na Hee-do c’est l’amie qu’on rêverait tous d’avoir). Dans chaque épisode, les péripéties sont intéressantes et variées car nous suivons également plusieurs des personnages secondaires et parfois aussi leur famille. Tout est décrit avec beaucoup de justesse psychologique, le caractère de chacun est cohérent et fouillé et en particulier nos deux héros principaux. Na Hee-do possède une personnalité admirable, joyeuse et résiliente et qui sait fédérer autour d’elle. Sa créativité pour se dégager des difficultés de la vie donne lieu à des scènes drolatiques ou à des dialogues magnifiques, comme par exemple au tout début quand elle cherche à se faire arrêter par la police pour se faire transférer dans un nouveau lycée, ou bien quand elle lâche du toit du lycée son parapluie pour l’offrir à la championne d’escrime dont elle est fan, ou encore à l’épisode quatre quand elle dit à Yi-jin « n’essaie pas de me réconforter. Je veux que tu te moques de moi (…) je préfère transformer mes malheurs en comédie ». Ces scènes ou dialogues mémorables, il y en a à peu près à tous les épisodes, suivre la vie de Na Hee-do, est une garantie presque certaine de ne jamais s’ennuyer.

 

Le drama commence de nos jours avec la fille de Na Hee-do qui a une épreuve de danse qu’elle abandonne, craignant visiblement de ne pas être à la hauteur de ses concurrentes. Peu de temps après, elle trouve le journal intime de sa mère qu’elle commence à lire, ce qui nous ramène en juillet 98 où commence et se poursuit l’intrigue principale. Cette petite mise en abîme introduit une touche de nostalgie, le retour dans le passé est accompagné d’un traitement des couleurs légèrement différent, elles sont plus vives, avec une légère surexposition qui forme comme un léger voile. Le générique de début, présenté avec des images sans netteté et un format ancien plus carré, nous ramène aussi à cette nostalgie (les plus vieux se souviendront des télés carré). La lecture du journal intime apportera également à cette jeune fille un nouveau regard sur sa mère et quelques leçons de vie que les discours maternels échouaient à faire passer.

 

Il faut préciser que sur le plan personnel, ce drama me touche d’autant plus qu’il me ramène précisément à la période de la fin de mon adolescence, en fait si on enlève l’année supplémentaire donnée à la naissance dans le système coréen (même si depuis cela a été supprimé) j’aurais quasi le même âge que Yi-jin. Et même si le drama se passe en Corée, les cabines téléphoniques, les premiers portables, les premiers tchats sur internet, les tenues colorées, etc., c’est bien avec une agréable petite nostalgie personnelle que j’ai regardé ce drama.

 

Tout du long du drama, il y a une attention porté au cadrage, les images sont propres et belles, soignées, les couleurs très présentes, parfois vives, parfois plus tendres (scènes de coucher de soleil par exemple).

Les dialogues sont très bien écrits, souvent emprunts de poésie et de sagesse. La musique est sympathique, mais c’est surtout un titre qui a retenu mon attention et a rejoint ma playlist Deezer, c’est « 25 years old, 21 years old » de Jaurim, ce titre contient un peu l’essence des sentiments qui nous traversent dans ce drama, il est à la fois pur et intense, pour moi il y restera toujours associé.

Les acteurs sont tous très justes, mention spéciale à Nam Joo-hyuk impeccable dans sa retenue et l’expression de ses souffrances et encore plus à la très belle Kim Tae-ri, solaire, énergique, drôle et parfois subtile qui ne fait qu’un avec notre chère Na Hee-do et porte sans conteste ce drama.

 

Récit d’apprentissage, passage de la fin de l’adolescence à l’âge adulte, ce drama nous parle de l’intensité des sentiments à l’adolescence, des amitiés fidèles qui s’y lient, du soutien mutuel qui nous aide à surmonter les épreuves et à grandir. C'est aussi un drama sur le temps qui passe et transforme à jamais les relations, un drama sur le deuil nécessaire pour passer à autre chose. Optimiste y compris dans les moments sombres, sans pour autant faire l’impasse sur eux, c’est une ode à l’espoir, à la solidarité, et tout simplement à la beauté de la vie. Au fil des épisodes, nous traversons avec nos héros leurs tourments, leurs souffrances mais aussi des moments magiques, moments d’éternité bien qu’éphémères, car dans le cœur ils dureront pour toujours. Comme narré à la fin « Cet été-là nous a appartenu pour toujours ».

 

So Drama

Crédit image: TvN/ via Nautiljon

25-21

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 15/10/2025

Commentaires

  • Claude Bertrand

    1 Claude Bertrand Le 10/05/2025

    Vous avez écrit parfaitement ce que j'ai ressenti sur ce drama.
    Il n'est pas donné à tout le monde d'exprimer correctement et intelligemment ses émotions
    kulturedramasgmailcom

    kulturedramasgmailcom Le 28/09/2025

    Bonjour,
    Désolé ne maîtrisant pas l'outil informatique je n'avais pas vu votre commentaire, aussi je ne sais pas si vous verrez ma réponse. En tout cas, merci pour le compliment qui me touche.
    Bien cordialement,
    Sophie

Ajouter un commentaire

Anti-spam